Mars? Déjà!?
Le temps file et les blessures sont encore à vif... J'ai repris ma vie, mais il manque encore quelque chose...
Je pense à lui, je pense à elle. Ils me manquent. Quand je regarde ce qu'il me reste de ma famille, j'ai mal. J'ai mal pour mon grand-père qui doit s'occuper de ma grand-mère... J'ai mal pour ma grand-mère qui petit à petit sombre, disparaît dans cet oubli permanent, qui reste bloquée sur un sujet perturbant mais qui a du mal à se rappeller ce qu'il se passe, ce qu'il s'est passé... je ne sais pas ce qui est le plus dur, quand elle me regarde et me demande des nouvelles de papa ou de maman et qui 30 secondes après se rappelle et cette tristesse qui envahie alors ses yeux... Elle sait que ça ne va plus mais elle ne peut rien y faire.
J'ai des pensées noires qui m'assaillent alors : et si j'étais comme eux? Et si il ne me restait que 26 ans à vivre? Et si je me rendais compte que j'avais la maladie d'alhzeimer, comment est-ce que je réagirai? Est-ce que je pourrai le supporter?
Et puis je laisse ces idées glisser sur moi et emporter une partie de mon moral avec elles. Et j'essaie de me rassurer en me disant que je ne suis pas forcément comme eux! Mais c'est difficile...
Il me faut du courage pour avancer. C'est pourquoi, je préfère la routine. Laisser la vie me guider et m'attacher à ces quelques activités qui me fatiguent au point de ne plus avoir le courage de réfléchir...
Tout ce temps, on le considère comme du deuil. Combien de temps ça va durer? Dans quel état vais-je m'en sortir? Je ne saurai le dire. Aujourd'hui ça va, mais demain...